Crédit: Fisko James

Des inondations records en RDC, preuve tangible du changement climatique

De récentes inondations ont frappé la République démocratique du Congo et pays voisins, comme le Rwanda. Cette catastrophe, qui s’est produite deux jours après des pluies meurtrières au Rwanda, a fait au moins 400 morts dans le Sud-Kivu (Est), selon un bilan officiel du lundi 8 Mai 2023.

Inondations à Kalehe – Youtube

Ces inondations et ces glissements de terrain ont fait au moins 400 morts, tandis que 4 300 personnes sont portées disparues dans la région du Sud-Kivu. Plusieurs maisons ont été détruites et plus de 3 000 personnes n’ont plus de logement et se retrouvent sans abri. Selon l’Agence humanitaire des Nations unies (OCHA), des routes et des ponts ont été scindés en deux. Face à ces inondations records, plusieurs villes et territoires le long du fleuve Congo souffrent de désastres.

© Fiston Wasanga
Quelque part dans le Territoire d’Isangi, Province de la Tshopo, les effets des inondations affectent le plan éducatif

Elles frappent le continent africain

Ces inondations sont légion sur le continent africain. Dans la nuit de mardi à mercredi, des inondations et glissements de terrain ont déjà fait des dégâts dans le district de Rubavu, à l’Ouest et Nord du Rwanda. Selon le porte-parole adjoint du Gouvernement, Alain Mukuralinda, plus de 130 personnes sont mortes, 5 ont disparu et 77 sont blessées, dont 36 qui étaient encore hospitalisées le matin du jeudi 04 mai. Le paysage est désolant : plusieurs maisons sont détruites et certaines routes coupées. Il s’agissait de l’une des pires catastrophes enregistrées dans le pays ces dernières années.

©Lamuka International

Un article de VOA montre que l’Afrique de l’Est connaît régulièrement des inondations lors des saisons des pluies. Leur intensité et leur fréquence ne devraient cesser d’augmenter avec le changement climatique, comme l’estiment les experts météorologiques.

Pour cause, début avril, un glissement de terrain provoqué par la pluie a fait une vingtaine de morts dans le Nord-Kivu, province congolaise voisine du Sud-Kivu. Des inondations de moindre ampleur ont aussi été signalées dans le reste de la RDC, immense pays qui s’étend vers l’ouest jusqu’à la côte Atlantique a mentionné l’article.

Ce dernier poursuit en disant qu’à Kikwit, par exemple, chef-lieu de la province du Kwilu (ouest), une inondation provoquée par une montée de la rivière Kwilu vient de faire deux morts, selon la société civile, et a provoqué des dégâts matériels au niveau du port, où des tonnes de maïs et de manioc ont été abîmées.

Et conclu en rappelant qu’en décembre, plus de 120 personnes ont péri dans la capitale Kinshasa dans des inondations et glissements de terrain provoqués là aussi par une pluie torrentielle.

Des explications scientifiques

Les données scientifiques et les simulations des modèles climatiques montrent une accélération du cycle de l’eau en conjonction avec le réchauffement climatique. Un récent rapport du GIEC montre que depuis les années 1950, les scientifiques ont remarqué une tendance au réchauffement climatique. Selon eux, cette tendance au réchauffement est due à l’expansion humaine de l’effet de serre, qui se produit lorsque l’atmosphère emprisonne la chaleur de la Terre.

Ainsi, les mesures des précipitations terrestres révèlent une tendance à l’accroissement des précipitations depuis le milieu du 20e siècle. Les données montrent cependant qu’il existe une variation spatiale, avec une augmentation des précipitations au niveau des hautes latitudes et une diminution en Afrique tropicale et dans le sud de l’Asie.

Plus récemment, des mesures de la variation de la salinité des mers ont confirmé l’amplification du cycle de l’eau. L’importance de l’évaporation des zones où celle-ci est importante s’est accrue, tandis que les zones de fortes précipitations reçoivent un surcroît de pluies.

Par conséquent, le changement climatique devrait se traduire par une intensification des phénomènes de sécheresses et d’inondations à travers le monde, signes de l’accélération du cycle hydrologique.

L’Homme, amplificateur du phénomène

Les activités humaines, dites anthropiques, modifient la serre naturelle de la Terre. Les humains brûlent des combustibles fossiles comme le charbon et le pétrole, qui sont une source majeure de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère.

La déforestation a également augmenté les concentrations de gaz à effet de serre. Des terres sont ainsi défrichées pour l’agriculture, l’industrie et d’autres activités humaines. Si la déforestation a moins d’impact que les combustibles fossiles, la quantité de déforestation augmente toujours.

Un facteur clé

Je ne peux pas clore cet article sans parler de cet élément clé qu’est le cycle de l’eau. Le cycle de l’eau est composé de quatre étapes : l’évaporation, la saturation, la condensation et les précipitations. Et, comme c’est un cycle, chacune dépend de l’évaporation. Seulement, plus il fait chaud, plus la capacité de l’air à contenir de l’eau augmente. Les masses d’air se formant, se reformant et se déplaçant rapidement, ce n’est pas parce qu’il y a plus d’évaporation dans un endroit donné qu’il y aura plus de pluie à ce même endroit.

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De manière globale, le changement climatique provoque une accélération du cycle de l’eau. Le plus difficile aujourd’hui reste de calculer l’ampleur de cette accélération. Il est aussi compliqué de prévoir les disparités régionales. A cela s’ajoute la dimension des saisons : certains endroits verront plus de précipitations sur l’année mais pourront subir des manques d’eau pendant l’été et des inondations à d’autres périodes.

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Auteur·e

avenirenvert

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