Crédit: © tanvi sharma

Mener la "guerre aux déchets" et lutter contre la pollution plastique

La question de la mauvaise gestion des déchets plastiques est devenue une problématique à la Une depuis la fin du XIXème siècle. L’usage des plastiques et le rejet de leurs débris dans la nature peuvent avoir des effets nuisibles sur la terre ainsi que les cours d’eau en affectant la vie sauvage, de même que leur habitat.

La RDC est l’un des grands consommateurs de produits plastiques et connaît une importation massive de ces matériaux ces dernières années, entraînant une consommation démesurée de ceux-ci au niveau des ménages et par ricochet de la population entière.

De nos jours, l’offre étant abondante et assez concurrentielle, les emballages plastiques sont en train de remplacer progressivement et dangereusement les embouteillages à base de végétaux (objets de tissage tels que les paniers…) à une vitesse effarante. Un simple achat de quelques centaines de francs vous donne droit à un ou plusieurs emballages. Condiments, nourriture, boisson et articles divers, liquide comme solide, tout est emballé dans des sachets plastiques. Ce qui produit énormément de déchets plastiques non biodégradables. Ces derniers se répandent alors dans notre environnement, au mépris de toutes les conséquences que cela implique. Cette pratique liée au changement de comportement des populations constitue une bombe à retardement dont les effets nocifs sur la santé humaine, animale et même environnementale ont souvent été ignorés par la population sous informée.

La gestion des déchets plastiques en RDC est tributaire de celle des déchets solides en général. Cette gestion des déchets solides reste, en ces jours, limitée à quelques tentatives de mise en place dans les villes principales, de systèmes intégrés de collecte, de traitement et de valorisations des ordures ménagères. Ces constats préoccupants nous poussent à l’urgence d’agir.

C’est ainsi qu’une étude internationale publiée en septembre 2020 dans la revue Science par une équipe de chercheurs internationaux estime qu’entre 24 à 35 millions de tonnes de déchets plastiques pénètrent chaque année dans le milieu aquatique. Par ailleurs, selon un rapport de l’ONU, chaque année, sur les plus de 2 milliards de tonnes de déchets municipaux solides produits, 33 % ne sont pas correctement traités dans des centres réglementés. Chaque minute, l’équivalent d’un camion à ordures rempli de plastique est déversé dans l’océan.

Or, la pollution et les produits chimiques empoisonnent notre eau, notre air et notre sol.

L’agenda 2030 de développement durable

Suite à des situations telles que celle qui précède, l’agenda 2030 de Développement Durable s’engage à travailler pour l’efficacité énergétique (ODD 7 & 13), l’incorporation des solutions durables (ODD 9 & 12), le zéro déchets (ODD 14 & 15) et la réduction des matières plastiques (ODD 9 & 12).

Six des dix-sept objectifs du développement durable des Nations Unies présente cette thématique le 25 septembre 2015, où 193 pays se sont engagés à travailler ensemble pour les atteindre d’ici 2030.
© Gocircular Plastics

Nous ne pouvons pas clore cet article sans énumérer quelques conséquences de la pollution.

Des dégâts pour la vie marine

La biodiversité marine est l’une des victimes les plus immédiates de la pollution plastique. Par étouffement, enchevêtrement ou blessures en tous genres liés aux débris flottants, ce sont plus de 1,5 million d’animaux marins qui périssent chaque année.

Un risque pour la santé humaine

Des études ont mis en évidence la présence de microplastiques dans des échantillons d’eau potable prélevés un peu partout à travers le monde. Des microparticules qui se frayent également un chemin jusqu’à nos assiettes par le biais des animaux que nous consommons ou des produits chimiques utilisés lors de la fabrication de nos emballages.

Une aggravation du réchauffement climatique

Fabriqué majoritairement à partir d’énergies fossiles, le plastique pourrait représenter environ 20% de la consommation de pétrole d’ici 2050. Sa production et son transport émettent d’importantes quantités de gaz à effet de serre tout comme sa fin de vie, qu’il s’agisse d’incinération ou de dégradation dans les décharges à ciel ouvert.

Une pollution des sols

Le plastique abandonné dans les décharges, soumis aux aléas météorologiques, interagit avec l’eau et laisse ses produits chimiques s’infiltrer dans le sous-sol. A terme, une possibilité d’aggravation de la pollution des sols et une altération de la qualité de l’eau potable.

Une aide à la prolifération des espèces envahissantes

Des foyers microscopiques de virus, de micro-algues et de bactéries non indigènes se développent à la surface des fragments flottant dans les océans. Transportés sur de longues distances vers de nouveaux écosystèmes, ils peuvent se révéler particulièrement nocifs pour les environnements qu’ils envahissent.

Des conséquences économiques

On estime à 13 milliards d’euros annuels le coût de la pollution plastique dans le monde. Cela correspond à la diminution des services écosystémiques rendus par la mer, le coût des nettoyages mais aussi l’impact sur le tourisme, la pêche et l’aquaculture.

Ce qui poussa António Guterres lors de la première Journée internationale du zéro déchet à rappeler brutalement une vérité fondamentale en disant : “L’humanité traite notre planète comme une décharge… Arrêtons de saccager notre seul habitat et déclarons la guerre aux déchets.”

Actions

Pour y parvenir, à travers l’excellente initiative de Plastic Patrol et du Secrétariat général de l’ONU, les actions suivantes doivent êtres réalisées par les parties prenantes pour participer au combat contre la pollution plastique :

  • Ceux qui produisent des déchets doivent concevoir des produits utilisant moins de ressources et de matériaux, tout en gérant les déchets tout au long des cycles de production et en prolongeant la durée de vie des articles qu’ils vendent.
  • Il nous faut investir massivement dans des systèmes modernes de gestion des déchets et dans des politiques encourageant les gens à tout réutiliser et à tout recycler, des bouteilles en plastique aux appareils électroniques vieillissants.
  • Obliger les entreprises à payer la totalité des coûts nets de gestion des déchets d’emballages, y compris la collecte, le recyclage, l’élimination et le nettoyage des détritus.
  • En tant que consommateurs, nous devons envisager l’origine et l’impact des biens et des produits que nous achetons et réutiliser et recycler ce que nous pouvons, autant que possible.

« Il est temps d’assainir notre monde et de progresser vers des économies circulaires du zéro déchet, tant pour les personnes que pour la planète. »

António Guterres
Secrétaire général des Nations unies

Je m’engage dès à présent à mener la guerre aux déchets en réduisant mon empreinte carbone et mes déchets, en mettant en pratique ces 10 actions importantes.

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Auteur·e

avenirenvert

Commentaires

Raïssa lemba
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J'adore cet article

Le Pasteur du climat
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Merci beaucoup